Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 11 septembre 2008

Louve

"Mamma Roma", de Pier Paolo Pasolini (1962)

Il y a, bien sûr, le talent exceptionnel du poète-cinéaste, la magnifique photo en noir et blanc de Tonino Delli Colli et ces choix judicieux pour la bande son : ce tango en naïveté chanté par Joselito, la star-enfant de l'autre péninsule, les violons tziganes de Cherubini et le beau concerto en ré mineur de Vivaldi pour scander les pas de Carmine (Franco Citti).
Il y a, en simple évidence, la présence explosive de "la" Magnani, ex-pute insoumise, mère suprême avant tout, tour à tour sauvage, drôlissime, pathétique, sublime.
Il y a aussi l'extraordinaire puissance érotique qui se dégage du garçon, cet Ettore (E. Garofolo), ce fils tant aimé, aux confins de l'enfance, à l'orée de l'âge adulte, son allure gauche, ses émerveillements dérisoires (la motocyclette), ses naïvetés de petit mâle découvrant l'amour, ses mauvaises fréquentations ("ragazzi" demi-sel chers à PPP), son corps irrésistiblement attirant jusque dans son lit de mort.
Chef-d'oeuvre total, vraiment.

Anna Magnani et Ettore Garofolo

Nota : le DVD édité en France par "Carlotta" bénéficie d'une admirable restauration.

1 commentaire:

atalante a dit…

J'adore la Magnani et Pasolini, et ce film ! Disponible au Québec, toutefois !